L’homme
Benjamin Georjon
Comédien, coach scénique
Il est très grand, son corps est massif, sa tête a une forme parfaitement ronde. Effet impressionnant et bonhomme, confirmé par un rire facilement déclenché, toujours prêt à l’éclat, un regard penché sur l’autre, porté sur l’écoute. La voix est placée dans la largeur du torse du colosse, son timbre reste dans les mediums, adoucie par un débit alerte. On peut y deviner un très léger accent qui rappelle son sud familial quasi italien.
Enfant dans la forêt des maures, il explore les chemins, en horde de cousins et vit parfois comme un forain.
À la vingtaine, il fait 3 ans de cours Florent et créé sa compagnie. Le Glaz’art des années 90, haut lieu du clubbing, est l’un des théâtres des impro déambulées et des vidéos délirantes menées par les cinq compères de la compagnie Trotobas. L’atelier-théâtre Montmartre s’en rappelle aussi.
7 ans plus tard, alors qu’il est embarqué dans la tournée du cousin musicien comme conseiller scénique, il fait la rencontre de Jean-Louis Foulquier et de Philippe Albaret au Chantier des Francos (accompagnement des jeunes artistes de musiques actuelles conduit par les Francofolies). Il amorce son métier de monteur de spectacle. Transfuge du théâtre dans le monde des musiques actuelles, il apprend à accompagner avec souplesse et repères.
À la trentaine, il rencontre Laurent Gachet (ancien directeur artistique de l’académie Fratellini). Le metteur en scène du gigantisme, trouve en Benjamin Georjon le personnage de ses mythologies. Ce théâtre populaire le conduit au Maroc en 2008, pour 4 mois de création pour le spectaculaire Les enfants de Bouregreg, ou encore à Ivry en 2011 dans une ancienne minoterie pour la création déambulatoire Les métamorphoses de Madame M… (entre autres créations). Maître du temps, passeur, Minos, Benjamin Georjon conte, narre, incarne et se sert de son grand corps pour être suivi.
Le réalisateur de cinéma Vincent Cardonna lui attribue, en 2010, « René, le patron du programme spatial du peuple » dans le court-métrage Coucou-les-nuages, récompensé à la quinzaine du court-métrage du festival de Cannes par le prix Cinéfondation. René est fédérateur, sombre et violent.
Dans Gros métrage, téléfilm réalisé par Moustic et Delépine en 2015 pour Canal +, Benjamin Georjon est à nouveau le patron, celui de l’abattoir.
Pour d’autres fictions, il sera chasseur, tolard…….
En 2014, pour 3 ans de planches et 200 représentations devant le jeune public, il est comédien-forain en interprétant Antoine de Basquiat pour la pièce le K (adaptation du K de Dino Buzatti) de la compagnie Caramantran. Expérience bicoque-théâtre de tréteau, la pièce est jouée dans une baraque de foire par des marionnettes géantes et Benjamin Georjon. Il y raconte une histoire de voyage et de mer dans une très grande proximité avec le petit public.
Pendant ce temps-là, chemin faisant, ça fait maintenant 15 ans que Benjamin Georjon poursuit son travail de coach scénique « réalisateur de spectacle » pour de nombreux artistes et groupes des musiques actuelles (Kadebostani, Minuit………..). Au service des producteurs de spectacle, au sein du chantier des Francos, du Studio des variétés à Paris et en Belgique, il devient les yeux de l’artiste depuis le public, et travaille avec lui, à la mise en valeur des textes, l’interprétation, l’ordre du set, la scénographie, le rapport au public, avec la spécificité du genre.